Travail et Aliénation
I) Le travail est-il synonyme de liberté ou d’aliénation ?
Que désigne le fait d’être aliénant ? Aliénation désigne l’état de celui qui est soumis à la volonté d’un autre : on retrouve cet état dans une forme de travail qui serait inventée par un autre, organisée par un autre et qui profiterait à un autre que celui qui travaille.
Que désigne le fait d’être libre ? La liberté est une notion qui désigne d’un côté l'absence de soumission, de servitude et de détermination, c'est-à-dire qu'elle est une notion qui qualifie l'indépendance de l’homme ou d’un autre être vivant. D'un autre côté, elle désigne l'autonomie et la spontanéité de quelqu’un, c'est-à-dire qu'elle qualifie les comportements humains volontaires et en constitue la condition.
II) Est-ce que tous les travaux sont aliénants ?
Il existe différents types de travaux, ceux qui demandent une recherche intellectuelle, un besoin de savoir. En opposition on trouve ceux qui ne nécessitent aucun effort de la pensée, dans lequel l’esprit ne se développe pas.
Marx défend cette thèse, il dit qu’il existe un travail aliénant qui concerne les ouvriers, dans lequel « l’ouvrier ne s’affirme pas mais se nie », ce travail peut être qualifié de « travail forcé », le travail n’est plus qu’un simple moyen de survivre pour gagner de l’argent, l’ouvrier ne prend plus aucun plaisir à se rendre à son travail. Le travail aliénant regrouperait un certain nombre de métiers comme par exemple ceux dans lesquels on travaille à la chaîne ou bien encore « techniciens de surface », plus communément appelés hommes ou femmes de ménage.
Mais pour Marx, il existe également un autre type de travail, celui qui permet l’épanouissement de l’homme, ces métiers sont ceux dans lesquels l’esprit est inventif, où l’individu peut créer librement tels que les métiers d’ingénieurs ou encore artistes. Ce qui fait que l’on se sent humain dans son travail, c’est d’être capable de réfléchir, de se poser des questions. Ce sont tous les effets positifs, qui permettent une ouverture d’esprit, ou bien négatifs, qui rendent l’homme inoffensif, sans envie de rébellion et de connaissance, d’un travail qui permettent de dire si celui-ci est aliénant ou non.
III) Le travail aliénant altère-il la nature de l’homme ?
Le travail aliénant n’est plus effectué par envie, ce n'est plus le désir, la liberté, c'est un besoin, une nécessité pour vivre. Quand l'homme vend sa force de travail, il abandonne l’idée d’avoir accès au plaisir puisqu'il renonce à ce qui pourrait répondre à ses attentes. En vendant sa force de travail pour un salaire qui lui permettra de se nourrir et de vivre dans des conditions acceptables, l'individu se soumet à ses appétits, à ses besoins, ce qui devient alors une sorte de routine, l’homme ne travaille pas dans le but de s’épanouir, mais travaille simplement pour vivre.
Si l’on considère que le travail est aliénant, alors cela signifie que le travail rend l’homme esclave, il l’exploite, en effet l’aliénation correspond à l’assouvissement de l’individu résultant des conditions extérieures.
Dans le texte de Marx, l’auteur explique toutes les causes qui peuvent altérer la nature de l’ouvrier. Il cible déjà un métier, pas n’importe lequel, celui d’ouvrier, car dans cette profession le salarié ne donne pas d’idées, il n’est pas pris en considération. Nietzsche le dit dans les « apologistes du travail », « le travail aliénant use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires », il empêche l’homme de réfléchir, de s’épanouir donc il est incapable d’avoir un regard critique sur le travail qu’il effectue. Il ne va pas chercher à se manifester et à se révolter, il obéit simplement aux règles de son travail. Il est alors réduit à l’état d’un individu « exploité », ce qui altère l’homme spirituellement et physiquement.
IV) Le travail libère-t-il ? De quoi ? Comment, à quelles conditions ?
Marx explique que lorsque l’homme possède un travail dans lequel il s’épanouit, il s’agit d’un travail où sa conscience et son intellect , interviennent activement. C’est précisément dans ce type de métier que l’homme peut se libérer, c’est à dire s’émanciper et s’évader. Par exemple un individu peut être totalement différent au travail et dans sa vie privée, être très autoritaire la journée, de part le fait qu’il dirige des personnes, et être tout le contraire chez lui de part son envie de libération de stress. Dans un cas plus concret, un homme d’affaire peut avoir une grande assurance lors d’une réunion ou bien d’un entretien et être l’opposé dans sa vie privée, c’est à dire manquer complètement de confiance en lui.
Le travail peut libérer des soucis de la vie privée, des problèmes familiaux, conjugaux, il permet d’évacuer les problèmes extérieurs à son travail. Dans son travail l’homme peut exprimer ses pensées, ses idées, s’affirmer et s’intégrer au sein d’un groupe.
IV) Conclusion
Ce que le travail devrait aider l'homme à être, permet non seulement de critiquer les conditions dans lesquelles il travaille mais aussi d'envisager les effets de la disparition du travail sur le développement des potentialités de l'homme. On comprend alors que le travail source d’humanisation et de liberté serait devenue parfois source de déshumanisation et d’aliénation.
Pairaud Emeline
Piard Alexandre
TS1