« Hommes de joie ». Alexandre Jollien.
En réalité c’est une appel a la joie, un appel au bonheur de vivre. Même si son handicap a longtemps été une source de souffrance, aujourd’hui il lui permet de voir la vie autrement. Dans cet article, Alexandre Jollien dénonce le fait que certains jugent trop sur les apparences, et que même dans la compassion il y a une pointe de jugement. Selon lui il est plus facile de se moquer des « actions des hommes » plutot que les comprendre. Sa définition du jugement est simple ; c’est vouloir a tout prix « emprisonner » l’autre dans ses « propres catégories ». Il différencie aussi le bonheur et la joie. Le bonheur est, selon lui, le fait de vivre sans assumer la tristesse, les difficultés et les malheurs. (Idée que véhicule pourtant la modernité…). Alors que la joie intègre l’acceptation de ces malheurs. (On accepte et on assume les malheurs pour atteindre la joie comme on accepte et on assume la mort de quelqu’un.) Il aborde aussi le thème de la liberté ; pour lui cette liberté est synonyme d’eumétrie. Etre près des autres tout en gardant ses distances. Enfin il donne une définition de ce qu’il appelle la confiance : c’est un sentiment actif et entièrement tourné vers autrui, contrairement a la patience qui est passive.
« Tenir tête a la mort ». Patrick Declerck
Pour Patrick Declerck, l’Homme ne doit pas avoir peur de la Mort, c’est une chose banale qui arrivera un jour ou l’autre. Mais si l’Homme a tant peur de la Mort, c’est parce qu’il ne sait pas ce qu’il y a après ; c’est sa conscience qui nourrit cette peur puisqu’elle l’oblige a se poser des questions. C’est ce que développe Lucrèce en disant que l’Homme gâche sa vie en imaginant des choses horribles a propos de la mort, alors qu’il devrait profiter de son existence. Toujours est il que face a la mort, l’Homme essai de trouver une « alternative a l’égard du non sens ». Il veut absolument trouver un coupable a ce qui lui arrive, pour éviter de se poser des questions sur l’absence de sens a ce qui lui arrive. C’est pourquoi, pour P.D, l’espoir de guérir ou de survivre est inutile, car c’est se cacher la vérité ; il doit accepter sa maladie ainsi que l’idée de mourir. Reste le suicide pour éviter d’accepter la maladie. Pour lui c’est une preuve de courage, le symbole de la fin de la maladie et de ses souffrances. (cf Sénèque ; « bien mourir c’est se soustraire au danger de vivre mal ».) Le suicide est un soutien ; si il dépérit trop, il pourra choisir sa fin ; c’est une sorte d’apaisement a l’angoisse de la mort. Il existe des moyens pour extérioriser cette angoisse de la mort ; l’écriture et la Philosophie. Ces méthodes aident a relativiser et a prendre du recul par rapport a la mort. C’est une sorte d’évasion qui permet « d’oublier » son quotidien et d’aborder la mort avec moins d’inquiétude. Et même profiter de la vie n’est que « fantasme » car tous les bonheur et les divertissements de la vie ne durent jamais, et, la peur revint toujours. « Ainsi nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre, et nous disposent toujours a être heureux, il est inévitable que nous le soyons jamais. » (Pascal) Enfin il avoue que l’Homme ne peut échapper a son destin, la mort, que la volonté humaine n’existe pas et que la conscience est traîtresse car elle apporte de faux espoirs.