Philosophie magazine a rencontré Bernard Campan, acteur et Alexandre Jollien, jeune écrivain. Ce dernier affirme être joyeux malgré les circonstances : il est infirme moteur depuis la naissance. Quel est donc son secret? La réponse semble être : un esprit vif. Il refuse le jugement sur l'apparence et ne cherche pas à être condescendant. Il recherhce simplement la paix avec son corps en s'aidant de la philosophie, alors que Campan cherche à faire vivre son corps en incarnant de multiples personnages. Le but de chacun : le bonheur, voire la joie. Le bonheur est identifié platement à l'hédonisme ou au bien-être. "Etre joyeux, c'est assumer la tristesse. Etre heureux, c'est la recuser". Finalement, le bonheur ne doit pas être notre but car on nierait le côté négatif de la vie, donc, ce serait du bonheur basé sur l'ignorance de la tristesse. La jois serait plutôt éphèmère donc très intense contrairement au bonheur, basé sur la quantité mais qui n'apporte rien en profondeur.
Pour ces deux hommes, la joie arrive par :
-la liberté : se rendre disponible à autrui
-l'eumétrie : distance entre "moi" et l'autre qui me permet de rester unique tout en faisant partie de...
-la confiance : elle est active et tournée vers autrui
-le combat du jugement : le jugement est simplement la volonté vorace de caser l'autre dans mes propres valeurs
-la connaissance de soi
-en assumant la tristesse, les moments difficiles
-en se libérant du passé en l'utilisant
-en créant
-en acceptant le peu qui nous est donné (le bon dans les mauvaises choses)
Finalement, autrui est tout de même nécessaire à mon bonheur car en me jugeant, en ne respectant pas la distance ou en ne m'accordant pas sa confiance, il peut me rendre moins heureux.
Ce qu'ils ne disent pas explicitement mais qui peut se ressentir à la lecture, c'est que l'amitié peut apporter cette joie.
Avis personnel : je trouve que Jollien se sert un peu de sa condition pour casser Campan et donc, "les autres"...ceux qui ont un corps fonctionnant bien mais qui n'ont peut-être pas l'esprit vif.