Patrick Declerc nous dévoile sa vision lucide de la mort. Atteint d’une tumeur au cerveau, il exprime ses sentiments et ses réactions pour Philo-mag.
Le diagnostique de la tumeur est l’élément déclencheur du début de la fin, dans la finalité donc dans la mort, mais aussi le début de la faim dans un nouvel appétit de vivre. Savoir que l’on va perdre la vie rend tout plus désirable. Mais ce mal devient alors le centre de nos préoccupations et conditionne tous nos actes et toutes nos pensées. L’annonce de la maladie nous fait perdre une partie d’insouciance et gagner une part de connaissance, « un horrible excès de savoir ». Faut-il trouver un coupable ? Peut-on regretter une mauvaise hygiène de vie , ou trouver refuge dans une quelconque religion qui nous promet le paradis? A quoi bon, le voyage de la vie nous conduit inéluctablement vers la mort…
Il n’a pas honte de dire qu’il pense au suicide.
Selon Patrick Declerc, s’approprier sa vie, c’est décider de sa mort, c’est notre seule liberté, la mort n’a pas tout pouvoir.Paradoxalement l’ idée de penser au suicide l’aide visiblement à vivre, une « mort plus ou moins libre », on est libre de décider de l’heure de notre mort mais pas libre de mourir.
Patrick Declerc ne semble pas rejeter la fatalité, mais au contraire il l’accepte. Il refuse de vivre plus longtemps si il doit perdre en « qualité de vie ». Toute notre vie, on nous apprend le savoir vivre…et pourquoi pas le « savoir mourir »…