Peut-on comprendre autrui ?
Est-ce possible ? par quels moyens ? à quelles conditions ? Ces moyens de compréhension sont-ils fiables ? Quelles sont leurs limites, pourquoi ?
« Comprendre » = la compréhension peut être « intellectuelle » : appel à la raison, constitution d’une science de l’homme (psychologie, sociologie, histoire …). Usage des mêmes méthodes que ds les sciences de la nature (la sociologie = physique sociale selon A. Comte, traiter les faits sociaux comme des choses selon Durkheim, faire une étude rigoureuse des documents, témoignages pour l’historien contemporain, faire de la psychanalyse une science rigoureuse, invention de concepts bien définis, explication des relations de cause à effet entre les faits traumatisants et les symptômes ressentis par les patients selon Freud). Ici comprendre est possible s’il y a une « explication » rationnelle auparavant, des « preuves » et comprendre nécessite l’usage du langage. On pourrait dire que la compréhension découle de la connaissance d’autrui. Pb : peut-on connaître un sujet comme on connaît un objet (A. Comte, on ne peut être à la fois sujet et objet, et l’autre qui me perçoit comme objet, passe à coté de ma dimension essentielle de sujet).
Mais la compréhension peut aussi être intuitive, sentimentale, à travers l’amour ou l’amitié : communication au-delà des mots (Aristote, Montaigne). La compréhension est au-delà de la raison, elle signale aussi les limites du langage impersonnel selon Bergson, échouant alors à traduire les émotions et les sentiments, la richesse de la vie intérieure… Cette compréhension là reste alors fragile, inexplicable, de l’ordre du ressenti … mais on peut toujours avoir le sentiment d’étrangeté de l’autre (sentiment que l’autre demeure un inconnu, imprévisible).
Limites de la compréhension d’autrui : l’extériorité radicale de l’autre, la solitude de la conscience. Autrui n’est pas un objet que je pourrai étudier du dehors. L’autre est un sujet, il change sans cesse (ipséité), il ne se dévoile jamais totalement (apparence, image), le langage ne traduit que la partie la plus impersonnelle de l’être, il peut craindre de se montrer tel qu’il est (faiblesse de l’homme : le roseau pensant, Pascal), il peut avoir peur du regard de l’autre (Sartre) … Illusion de la connaissance de soi, d’autrui, d’un sujet en général ?? On ne peut connaitre que ce qui ne change pas (un objet), la connaissance et la compréhension restent donc superficielles (Merleau-Ponty )
Plan possible : à partir de la distinction des deux types de compréhension, leurs moyens, puis en examinant leurs limites.